parentalite minimaliste ou imparfaite

Cette photo, c’est les chambres de mes enfants hier. Cette situation a généré beaucoup de sentiments (plutôt désagréables) en moi, et j’ai eu envie de la partager avec ma communauté sur Facebook. Les commentaires en réponse à ma publication ont été très intéressants, et cela m’a donné envie de développer ce sujet un peu plus longuement dans cet article.

Pourquoi est-il important que les enfants rangent leur chambre?

Il y a des raisons évidentes et tout à fait valables pour que les parents demandent à leurs enfants de ranger leur chambre:

  1. Pouvoir aller leur faire des bisous quand ils dorment sans marcher sur un Lego terriblement et sournoisement pointu…
  2. Pouvoir passer l’aspirateur sans slalomer ni aspirer les jouets en même temps…
  3. Pouvoir retrouver ce que l’on cherche sans pelle ni lampe frontale…
  4. Etc.

Cette petite liste pourrait être complétée presque à l’infini selon la sensibilité de chacun, et je vous encourage à faire votre propre liste pour commencer. Etre au clair avec vous-même vous permettra de communiquer clairement vos attentes à vos enfants. C’est un élément nécessaire, même s’il n’est pas toujours suffisant.

Je trouve intéressant de réaliser que ces raisons appartiennent la plupart du temps aux parents. Les enfants ne se sentent pas forcément concernés, ni même gênés par ce désordre! Si nous souhaitons qu’ils rangent leur chambre sans recourir aux méthodes éducatives traditionnelles (menaces, punitions, récompenses) qui amènent plus de négatif que de positif, nous allons devoir les aider d’une manière ou d’une autre.

Pourquoi le désordre est-il un problème, au fond?

Personnellement, un tel désordre me gêne beaucoup. Pourquoi? J’ai saisi l’occasion d’écouter les raisons intérieures de cette gêne. Elles me sont propres, vous ne vous reconnaîtrez donc pas forcément dans ces éléments, mais prendre le temps de se poser cette question est extrêmement utile pour savoir comment empoigner le problème: lâcher prise, établir une marge de tolérance ou un rythme de rangement, trier ou débarrasser des jouets… Je vous encourage donc à nouveau à établir votre propre liste.

  1. Ce désordre me donne le sentiment d’être en situation d’échec: Chaos 1 – Isabelle 0.
  2. J’ai peur d’être jugée négativement: « ses enfants ont beaucoup trop de jouets », « ses enfants sont pourris-gâtés », « elle n’a pas même pas réussi à apprendre à ses enfants à ranger leur chambre », « elle est vraiment dépassée, la pauvre! », « c’est pathétique », etc.
  3. Ranger, tout comme les autres tâches ménagères, a un caractère extrêmement frustrant pour moi: à peine on a terminé qu’on doit… RECOMMENCER! Et face à une tâche répétitive et peu stimulante, j’ai tendance à renâcler et donc à… PROCRASTINER.
  4. En procrastinant, il y a plus de désordre à ranger… Et bien sûr, quand il y a plus à ranger, c’est encore plus ennuyeux, c’est donc un cercle vicieux comme on en retrouve tant dans l’éducation, surtout avec des multiples!
  5. Imaginer la tâche à accomplir, sans même l’entreprendre, contribue à mon sentiment d’épuisement: c’est la fameuse charge mentale.

Le désordre, une excellente occasion pour une petite réunion familiale et pour pratiquer la résolution de problème ensemble!

Une fois vos listes faites, il ne vous reste « plus qu’à » en parler à votre petite famille, si vous souhaitez du changement mais que vous ne voulez pas le porter toute seule (le plan B, c’est la dernière section ci-dessous si jamais!). Nul besoin de vous étaler sur vos états d’âme en détail et en profondeur avec eux, mais leur dire de façon simple et en quelques mots ce que ça vous fait, les aide à comprendre le lien entre vos attentes (première liste) et vos ressentis (deuxième liste). Ce lien permet de stimuler l’empathie de vos enfants, qui est en train de se développer.

Une fois le problème exposé (par exemple « j’ai besoin de pouvoir passer l’aspirateur dans votre chambre sans slalomer entre les jouets et je me sens terriblement découragée quand je vois tout ce désordre »), prenez une feuille et un stylo et demandez toutes les idées pour résoudre ce problème! Important: à ce stade, vous notez toutes les idées, celles de vos enfants, de votre conjoint cas échéant, ainsi que les vôtres, même si certaines sont farfelues. Ensuite, une fois toutes les idées notées, vous annoncez que vous allez tous ensemble choisir une solution à tester en pratique. Cette solution doit trouver l’aval de tous. Ce qui facilitera le consensus, c’est d’annoncer que la solution retenue sera testée pendant un certain temps, une semaine par exemple, puis réévaluée tous ensemble.

Plan B: testez la parentalité flexible et calculez votre « minimum parental »!

Si aucune solution ne peut être cherchée ou trouvée en famille, je vous encourage à tester l’approche de la parentalité flexible pour éviter l’épuisement parental. Késako? Selon notre ami Google, la deuxième signification de « flexible » est: « qui s’accommode facilement aux circonstances ». En d’autres mots, si les circonstances ne s’adaptent pas à vous, c’est à vous de vous adapter à elles. C’est un truisme (NB: je suis ravie d’avoir l’occasion d’utiliser ce mot pour la première fois de ma vie!), certes, car c’est tellement évident qu’on n’aurait pas besoin de le dire, mais cela reste néanmoins utile selon moi pour relativiser et minimiser les sentiments négatifs qu’on entretient vis-à-vis de soi-même: « pour l’instant (flexibilité) mes attentes d’ordre et de rangement ne sont pas remplies. Demain, les circonstances seront différentes ».

Quant au minimum parental, alias « le minimum syndical » des devoirs parentaux, son rôle est de remettre en perspective nos attentes avec nos obligations en tant parents: nous devons protection et nourriture (physique et affective toutes deux) à nos enfants. Tout le reste est secondaire. Dans les tâches ou les activités que nous mettons au programme de nos journées, il serait donc intéressant de savoir ce qui appartient à l’essentiel et ce qui appartient au secondaire. Encore une liste à faire me direz-vous… mais elle va vous simplifier la vie, je vous le promets. Et si vous avez besoin d’aide pour faire ce tri, je me ferai une joie de vous aider!

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