Crier sur ses enfants, phénomène normal ou mauvais réflexe ? Si crier sur ses enfants est presque l’une des caractéristiques de tous les parents du monde, ce n’est généralement pas la meilleure façon d’obtenir ce que nous souhaitons d’eux. Ce constat est encore plus justifié lorsque crier sur ses enfants devient votre quotidien. Dans cette vidéo, je vous dévoile ma méthode pour arrêter de crier sur vos enfants. C’est une méthode que j’ai expérimentée par moi-même et qui a fonctionné. Il s’agit d’un véritable cadeau qui s’avérera utile pour cette nouvelle année qui débute.

En lisant ces lignes, vous êtes déjà conscient de l’importance d’arrêter de crier sur vos enfants. Vous êtes également désireux d’apprendre à vous exprimer différemment avec vos enfants. D’une part, il est effectivement crucial que nos enfants baignent dans un climat exemplaire car ils nous observent puis nous imitent. La manière dont ils apprennent à s’exprimer eux-mêmes s’inspire de notre façon d’agir au quotidien, pour le meilleur et pour le pire !

D’autre part, il est réellement important d’arrêter de crier de façon systématique sur ses enfants car cela nous fait du mal. Crier est tout à fait humain mais à la longue, cela ne fait pas du bien. Bien que cela affecte nos enfants en premier, cela nous fait également du mal, à nous, en tant que parents. Voici quelques mythes à propos du fait de crier ou pas sur ses enfants.

1er mythe : Crier sur ses enfants n’est pas normal

Tout d’abord, j’aimerais préciser qu’il m’est arrivé de crier sur mes enfants, ça m’arrive encore simplement car crier est souvent la seule alternative que l’on trouve quand on n’a pas réussi à s’exprimer différemment. Je suis un être humain et je ne suis pas parfaite. Parfois, mes émotions débordent. La différence peut-être, c’est que ce n’est plus mon mode de communication habituel. Au quotidien, on a une autre manière de communiquer ensemble et c’est quelque chose que j’ai réussi à mettre en place. Si moi j’y arrive, il n’y a aucune raison que vous n’y arriviez pas avec vos enfants.

2ème mythe : On ne devrait jamais crier sur ses enfants

Le deuxième mythe, c’est que l’on ne devrait jamais crier sur nos enfants en tant que parent. Il s’agit d’un mythe qui est plus répandu auprès des mamans. On devrait donc pouvoir théoriquement toujours s’exprimer avec nos enfants avec une voix douce, un petit peu comme celle que j’ai dans la vidéo ci-dessus. Ainsi, nos enfants nous écouteraient mieux et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Autrement dit, une bonne maman ne crierait jamais. Il s’agit d’un véritable mythe car, une fois encore, nous sommes des êtres humains. C’est tout à fait normal qu’il y ait des jours où l’on se plante. Vous pouvez donc à présent vous pardonner. Je vous donne l’absolution, c’est tout à fait normal de crier parfois !

Ce qui reste à corriger, c’est faire la différence entre une communication systématique à base de cris ou tout simplement des cris occasionnels lorsqu’on est débordé.

3ème mythe : On crie quand l’on n’a pas assez d’autorité sur ses enfants

Un troisième mythe assez fréquent quand on est une maman qui crie, c’est que la société nous fait croire qu’on n’a pas assez d’autorité ou alors que nos enfants sont mal élevés et que ça ne va pas du tout. Par conséquent, il faudrait être encore plus sévère. Souvent, c’est complètement faux car lorsque l’on crie pour se faire entendre, on a tendance à continuer à crier… parce que ça ne marche pas ! Faire preuve d’encore plus de sévérité ne va donc pas améliorer les choses. C’est comme si vous essayiez d’ouvrir une porte en vous acharnant sur elle en la tirant, alors qu’il vous faudrait juste la pousser. Si vous vous contentez de la tirer encore plus fort, la porte va peut-être s’endommager.

Si vous vous rendez compte que vous criez beaucoup trop à votre goût, respirez, là, maintenant. Ce n’est pas parce que vos enfants manquent d’éducation ou que vous n’êtes pas assez autoritaire avec eux, c’est un problème de communication.

4ème mythe : Il existe une baguette magique pour arrêter de crier sur ses enfants

Le dernier mythe que je souhaite partager avec vous est qu’il n’existe pas de baguette magique pour arrêter de crier sur les enfants du jour au lendemain. Si vous cherchiez une baguette magique, vous pouvez d’ores et déjà arrêter de lire cet article et consacrer votre temps à faire quelque chose d’autre. Oui, j’ai une méthode qui fonctionne et que je vais partager avec vous mais ce n’est pas une baguette magique ! Cela veut dire que vous allez devoir apprendre à vous en servir, ce qui demande des efforts.

Malheureusement, souvent lorsque l’on crie régulièrement, c’est que l’on est fatigué. Au fond de soi, on cherche une méthode magique pour arrêter de crier car on n’a plus beaucoup d’énergie. La méthode que je vais vous proposer va vous aider à repartir du bon pied. L’objectif est de prendre les choses par le bon bout… même sans baguette magique ! Si vous êtes intéressée par une méthode et que vous sentez qu’il y a quelque chose à changer dans la manière dont vous abordez les problèmes avec vos enfants, alors vous êtes au bon endroit.

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Alors comment faire pour changer ça concrètement ?

1ère action : Arrêter de vouloir changer les choses par les cris

La première partie de cette méthode est d’arrêter de vouloir changer les choses au moment où vous êtes en train de crier sur votre progéniture. Il est trop tard à ce moment-là. De plus, il n’existe pas de baguette magique qu’il suffirait de sortir pour que tout se résolve comme par magie. D’autant plus que le fait de prendre l’habitude de s’exprimer en criant va vous amener de plus en plus à y recourir pour essayer de communiquer et de vous faire entendre. Il y a vraiment des routines qui se créent quand on prend une habitude et qu’elle s’inscrit dans notre cerveau, dans nos chemins neuronaux, d’une manière physique.

C’est pour cela qu’il faut travailler en amont. Sur le moment, on n’a plus d’autre alternative que de crier parce que ça fait trop longtemps qu’on se retient. Cela fait trop longtemps qu’on n’a pas dit ce qu’on avait sur le cœur. On laisse peut-être trop de marge de manœuvre à nos enfants et c’est pourquoi il faut également naturellement travailler « en aval », après la situation qui a mené aux cris. La méthode pour arrêter de crier n’est pas un « one-shot », c’est vraiment sur la durée.

2ème action : Prendre notre responsabilité

La deuxième partie est peut-être le pilier le plus important de cette méthode. Il s’agit de prendre notre responsabilité. Quand on est maman, on est tout le temps sans s’en rendre compte en train de jongler avec nos différentes casquettes parce qu’on doit s’occuper de nos enfants.

  • On est tout d’abord responsable de nos enfants, de leurs émotions, de leur enseigner à s’exprimer sans cri si possible, sans taper, etc. etc. Mais en même temps, on a encore d’autres casquettes qui risquent d’être négligées :
  • La deuxième casquette, c’est qu’on est aussi tout simplement une personne adulte. Moi, je suis Isabelle, je ne suis pas seulement la maman de Céliane et Morann mais je suis aussi juste moi, celle que j’étais avant d’avoir des enfants. Donc, cette personne-là, j’en suis aussi responsable. Quand on est une maman, il nous arrive de ne même pas avoir le temps de s’arrêter pour aller faire pipi ou de pouvoir aller faire pipi toute seule. Vous n’avez plus le temps de vous occuper de vous, de vos besoins vraiment primaires. C’est compliqué parce que vous avez cette double responsabilité, de vos enfants et de vous-mêmes. Si on occulte notre propre responsabilité par rapport à nous-même, comme le fait justement de ne pas aller faire pipi alors qu’on en a besoin depuis deux heures, ça va forcément nous péter à la figure à un moment ou à un autre.
  • En plus de ça, on a une troisième casquette. Cette casquette est enfouie à l’intérieur de nous, l’enfant que nous avons été et qui dans le fond est toujours là même si on a grandi. C’est un petit peu comme un oignon qui a plusieurs couches ou bien comme une poupée russe. On ne se transforme pas au point de perdre cette personne, cette jeune personne que nous avons été. Elle est toujours là au fond de nous. Elle a des vulnérabilités, des fragilités et a aussi besoin qu’on s’occupe d’elle.

Cela fait vraiment beaucoup de travail, c’est évident, mais reconnaître ces trois casquettes est le préalable et l’une des premières choses que je travaille avec mes clientes. Je suis passée par là moi aussi, c’est pour cela que je n’émets aucun jugement négatif à ce sujet.

3ème action : Reprendre le pouvoir

Une fois qu’on a pris ses responsabilités, qu’on a accepté de voir qu’on était une maman mais qu’il fallait aussi s’occuper de soi, cela nous permet de reprendre du pouvoir. Que ce soit en parlant avec mes clientes ou dans mon expérience personnelle, j’ai remarqué qu’on crie sur ses enfants non pas parce qu’on a envie de le faire mais parce qu’on se retrouve à le faire comme si on n’était pas aux commandes de notre propre corps, de notre propre existence, de notre propre cerveau. On peut commencer à reprendre pouvoir sur notre existence et sur ce qu’on souhaite ou non mettre en place.

On n’a pas la responsabilité des événements qui arrivent. Les enfants vont certainement continuer dans une certaine mesure à faire des choses qui vous énervent parce que ça prend une bonne grosse vingtaine d’années de grandir et de ne plus être un enfant. C’est un chemin qui est non seulement long mais qui est en plus parsemé d’étapes et d’embûches toutes plus passionnantes les unes que les autres.

En revanche, vous avez du pouvoir sur votre réaction, sur la manière dont vous réagissez face à ces événements sur lesquels vous n’avez pas de prise. J’aime bien donner cette comparaison : quand vous dansez avec quelqu’un, vous ne pouvez pas directement changer sa manière de danser, en revanche si vous adoptez un autre pas de danse, votre partenaire va devoir s’adapter. C’est exactement pareil avec vos enfants : vous ne pourrez pas les faire changer directement mais si vous changez la manière de gérer vos trois casquettes, ça va forcément au bout du compte avoir un impact sur vos enfants.

Le plus important est d’apprendre à écouter vos émotions qui débordent par moment, à les accueillir, à vous intéresser à ce qu’elles viennent vous dire. Les émotions, ce sont des messagères de nos besoins, si on ne les écoute pas lorsqu’elles murmurent, elles vont finir par se faire entendre… en criant.

Apprenez donc à écouter vos émotions pour découvrir de quels besoins elles sont les messagères. Vous me direz que souvent considéré comme du luxe mais si l’on est honnête, c’est une excellente chose à faire car les personnes qui s’écoutent ne sont pas tout le temps « au taquet ». Il y a des choses qu’on peut faire aussi au niveau social comme changer cette croyance selon laquelle on devrait tout le temps être performante. Au contraire, nous sommes vulnérables, humaines, et c’est tant mieux parce que c’est quelque chose que nos enfants peuvent apprendre eux aussi à accepter.

Ce que la dynamique sociale devrait changer aussi ce sont les messages que la petite fille au fond de nous a entendu en grandissant. Ces messages qui disaient : « T’es pas belle quand tu pleures », « Ah, tu ne dois pas te mettre en colère », « les émotions ça ne sert à rien », « les émotions ça n’existe pas ». Ce sont toutes ces choses qu’on a internalisées sans même s’en rendre compte parce qu’on était enfant. Ce que nous disaient nos parents ou même simplement la manière dont ils se comportaient était « la » vérité pour nous.

On a intériorisé des messages qui ne sont pas vrais mais qu’on a cru à tort être des vérités et il importe de prendre de la distance par rapport à ces pensées inconscientes ou conscientes qui sont là. C’est également un travail que je fais avec mes clientes : les aider à faire la part des choses, à prendre du recul par rapport à ce mental qui fabrique des pensées qui ne sont pas des vérités, dans le fond. Le fait d’apprendre, d’oser écouter ces émotions va te permettre de prendre soin des besoins que tu as sans attendre que d’autres personnes le fassent.

Que ce soit en groupe ou individuellement, j’emmène les mères à la rencontre d’elles-mêmes pour s’aimer mieux, prendre soin de soi et s’accorder cet « auto-maternage ». C’est en apprenant à écouter ses émotions et ensuite à sortir de son mental qu’on peut se demander si nos enfants auraient besoin de règles plus strictes ou bien d’un cadre plus clair ou différent. Ont-ils besoin d’un tuteur plus fort ou au contraire d’un terreau plus nourrissant ? Les enfants sont comme des petites plantes qui grandissent dans un jardin. A la base, ils ont surtout besoin tout au long de leur croissance de ce terreau, qu’il soit bien arrosé, bien adapté à leurs besoins et nourrissant. Parfois effectivement, ils ont besoin aussi d’un tuteur pour les pousser dans la bonne direction afin qu’ils n’aillent pas sur les plates-bandes des autres.

Savoir trouver la formule adéquate pour ses enfants nécessite d’être déjà très au clair avec soi-même. Si vous vous sentez prêtes à reprendre votre pouvoir personnel sur votre vie de maman, n’hésitez pas à m’écrire un message pour voir comment on pourrait travailler ensemble.

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