Maman et jumeaux heureux ensemble

On veut toujours donner le meilleur à nos enfants, et on se donne beaucoup de peine pour être au top du top pour eux (ce qui peut d’ailleurs mener tout droit vers l’épuisement parental). Cela peut vouloir dire leur offrir de belles vacances, un cadre de vie agréable, une bonne école (ou une bonne garderie), des repas sains, du temps de qualité ensemble… Tout cela est important, tout cela est précieux. Cependant, cela ne doit pas nous faire perdre de vue un élément à la fois « basique » et subtil, mais en tout cas essentiel dans la parentalité.

Le parent: avant tout, un havre de sécurité pour son enfant

Lorsqu’on tient son nouveau-né dans ses bras pour la première fois, on prend conscience de manière fulgurante de sa fragilité. On endosse une énorme responsabilité qui s’abat d’un coup sur nos épaules, parfois lourdement. Et nous avons une conscience aiguë du fait que sans nous, notre bébé si vulnérable serait en danger: il ne pourrait pas se nourrir ni se déplacer tout seul. A la naissance, notre bébé est entièrement dépendant de nous pour survivre.

En grandissant, nos enfants acquièrent de l’autonomie: ils apprennent à marcher, à saisir des objets, et plus grands même à ouvrir la porte du frigo! Ils ont soif d’indépendance. Ils se montrent friands de liberté. Néanmoins, le chemin vers la maturité est long pour le cerveau humain:  un quart de siècle! De ce fait, tout au long de leur enfance, les enfants ont besoin d’un refuge sécure et accueillant en cas de difficulté: mauvaise nuit, grippe, bagarre, bobo… Savoir que Maman ou Papa sera là en cas de besoin, permet aux enfants de prendre leur envol de façon sereine un jour après l’autre.

Concrètement, cela exige beaucoup de disponibilité et de flexibilité des parents, et par ricochet de leur entourage familial, amical et professionnel. Pouvoir s’absenter du travail ou déplacer le week-end avec les amis parce que les enfants ont la gastro/la grippe/font leurs dents, ou pour un rendez-vous avec leur éducatrice/logopédiste/maîtresse d’école, demande une bonne dose d’adaptabilité et de capacité à perpétuellement organiser et réorganiser son temps. Cette flexibilité est précieuse dans le développement de nos enfants, peut-être bien plus que le fait d’avoir une jolie chambre ou de belles vacances… Gardons en tête que nos critères d’une vie de famille réussie ne sont pas forcément ceux de nos enfants.

Parents de jumeaux ou d’autres multiples: qu’est-ce que cela change?

Avec des jumeaux, des triplés ou des enfants très rapprochés, on est dès le début obligés de s’organiser de façon presque militaire: la logistique prend énormément de place, surtout les premières années. L’organisation mobilise donc une grande partie de notre énergie (et le terrible two, ce qu’il en reste!). Il ne faut pas sous-estimer la charge de travail organisationnelle qu’une famille avec des multiples représente pour les parents.

Les parents de multiples deviennent donc des champions de l’organisation et des experts en logistique. Et c’est justement là que le bât blesse: en se focalisant sur l’organisation pratique (parce qu’on doit le faire et parce qu’on sait le faire), on perd parfois de vue le soutien émotionnel dont les enfants ont besoin. Ce soutien, c’est à la fois une disponibilité intérieure et une qualité de présence, une attention à ce que les enfants ne manifestent pas forcément avec des mots. Pour pouvoir percevoir ce « langage du cœur », nous avons besoin de quitter la sphère du « faire » pour entrer dans celle de « l’être ». Nous avons besoin de nous poser, intérieurement et physiquement, pour pouvoir porter notre attention sur le moment présent. Même si tout n’est pas déjà organisé, fait ou rangé. Asseyez-vous et regardez autour de vous. Que font vos enfants en ce moment précis? Comment se sentent-ils? Vous pouvez leur poser la question. Et vous-même, que ressentez-vous en les regardant? Ces questions peuvent vous sembler dérisoires, mais elles ouvrent une porte vers un espace de bien-être et d’amour. Rien que ça!

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