dormir toute la nuit

Réveils nocturnes des enfants et des parents

Dormir toute la nuit, une norme sociale qui peut poser problème

Notre réalité est façonnée, entre autres, par nos croyances. Notre sentiment de bien-être est directement impacté par les normes que nous considérons comme vraies, justes, bonnes et auxquelles nous pensons devoir nous conformer pour faire partie de notre communauté, et ainsi, nourrir notre sentiment d’appartenance et notre estime personnelle.

Par conséquent, si dormir toute la nuite d’une traite est la norme absolue, nous pensons avoir un problème ou faire quelque chose de faux si nous ne dormons pas toute la nuit… ou si nos enfants dorment de manière entrecoupée et nous réveillent !

Soyons clairs: bien sûr que c’est épuisant de se faire réveiller la nuit… quand on doit être performant la journée ! Il s’agit donc d’une équation à 2 facteurs : le sommeil continu est tellement important la nuit PARCE QUE nous avons une vie sociale et professionnelle à assumer le jour !

La pression est double: on doit assurer le jour, alors qu’on est réveillé à plusieurs reprises la nuit, et en plus on pense que c’est de notre faute ou de celle de notre enfant. Pas glop.

C’est pourquoi je vous invite aujourd’hui à prendre un peu de recul sur ces problématiques de sommeil, pour réévaluer votre perception du problème. Quelle est la norme la plus « juste »: le fait qu’un bébé ou un jeune enfant se réveille régulièrement durant la nuit, ou le fait que nous devions vivre la journée comme si nous avions dormi tout notre soûl toute la nuit ?

Mais dans le fond, pourquoi les bébés et les jeunes enfants se réveillent-ils la nuit, cela a-t-il un intérêt pour leur développement, alors que le sommeil est si important ? Et du côté des adultes, ont-ils toujours dormi toute la nuit, dans le temps et dans les différentes cultures humaines?

Pourquoi mon bébé se réveille-t-il la nuit ?

Un avantage pour la survie de l’espèce humaine

Imaginez-vous au temps de l’homme des cavernes: la nuit est sombre et froide, bébé dort dans son berceau de peau de bête, un animal affamé s’approche de son petit corps dodu et appétissant… ouf, bébé pleure et ses parents accourent, faisant fuire la sale bestiole !

Vous avez l’image dans la rétine ? Oui ? A partir de là, il n’est pas difficile de comprendre l’aspect évolutionniste de notre instinct d’appeler au secours lorsqu’on est petit et sans défense ! C’est grâce à lui que l’espèce humaine a survécu jusqu’à aujourd’hui. Cet instinct, cela s’appelle le lien d’attachement et c’est ce qui relie, dès la naissance, le bébé humain à ses « caregivers »: ses pourvoyeurs de soins. Bébé est programmé par notre « histoire génétique » pour s’assurer leur protection.

Lorsque la nuit est profonde et noire, que tout est silencieux, et que bébé arrive au bout de son cycle de sommeil… hop, sa vigilance s’active et il ne fait pas la différence avec le temps des cavernes. Il est bien trop jeune sur Terre pour savoir qu’il ne risque rien dans son petit berceau. Son instinct lui commande de vous appeler. Le raisonner ne sert strictement à rien ! Votre proximité physique et votre réponse rassurante à ses pleurs l’aident, progressivement, à comprendre qu’il ne risque rien. Mais cela prendra plusieurs années pour être totalement inscrit dans sa mémoire inconsciente.

Dormir 8 heures sans se réveiller, est-ce normal ?

Une norme qui dépend de la société et de l’époque

Le besoin de pouvoir dormir toute la nuit est intrinsèquement lié à la façon dont nous passons nos journées. Sur cette base, il est plus facile de comprendre que cet idéal puisse varier dans le temps et l’espace, et c’est effectivement le cas :

  • Au Moyen-Âge, il était normal de se relever au milieu de la nuit et faire une petite balade ou taper la discute avec des copains pendant 1 ou 2 heures, avant de se re-coucher et se rendormir jusqu’au matin !
  • Encore aujourd’hui, des tribus de chasseurs-cueilleurs se contentent à merveille de 6,4 heures de sommeil par nuit… soit à peine plus que la nuit « normale » d’un bébé de quelques mois !

Au travers de ces exemples, on voit que c’est la société qui façonne notre sommeil. Or, les enfants viennent au monde avec des besoins spécifiques propres à leur âge et à leur développement. Les insérer dans la société ne devrait jamais se faire au mépris de leurs besoins fondamentaux de lien et de proximité. Cela ne devrait jamais nuire à la confiance qu’ils peuvent avoir en la disponibilité de leurs caregivers.

Prendre de bonnes habitudes de sommeil dès le départ !

Le sommeil autonome, souhaitable?

Il est de bon ton aujourd’hui de promouvoir un sommeil ou un endormissement autonome. Cela est essentiellement relié à notre culture occidentale où l’individualité est ultra-valorisée, au détriment de l’interdépendance. Résultat, on ne prend pas le meilleur chemin pour promouvoir une véritable autonomie, celle où on se sent bien à la fois avec soi-même ET avec les autres. Celle-ci prend un peu plus de temps, mais peut se construire dès la naissance voire même dès la conception de bébé. C’est un formidable cadeau à se faire et à faire à son bébé pour toute la vie !

C’est pour avancer sur ce chemin de la véritable autonomie que je vous convie, futurs parents et jeunes parents, à l’atelier Sommeil et Pleurs Bébé 0-3 mois. La première édition sera totalement gratuite, profitez-en !

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