Avec des jumeaux ou des enfants rapprochés, difficile la parentalité positive

Tous les parents aimeraient vivre un conte de fées avec leurs enfants et ne jamais se poser la question de devoir les gronder ou les punir. Pour les parents qui choisissent de renoncer aux traditionnelles brimades ou punitions pour réagir de façon plus plus constructive à long terme, il reste par moment très difficile de garder la tête froide et de poser des limites respectueuses. C’est encore plus difficile lorsqu’on a plusieurs enfants du même âge ou presque, compte tenu du risque d’épuisement parental qui guette !

Mais comment se fait-il qu’on puisse parfois si facilement retourner aux « bonnes vieilles méthodes » alors même qu’on sait tout ce qu’elles apportent de négatif à long terme, et qu’on sait ce qu’on veut faire à la place? Qu’est-ce qui sépare SAVOIR et VOULOIR de POUVOIR ? Mettons en lumière quelques éléments:

  1. Le poids de nos habitudes
  2. Le stress
  3. Notre mémoire inconsciente

Le poids de nos habitudes: un fardeau parfois lourd mais inconscient sur l’éducation de nos enfants

Nous sommes imprégnés de tout ce que nous avons vécu jusqu’à aujourd’hui. Notre cerveau est littéralement façonné par nos habitudes et même s’il peut changer tout au long de notre vie lorsque nous apprenons de nouvelles choses, le changement ne peut pas se produire instantanément. Les nouvelles connexions neuronales, correspondant aux nouvelles habitudes, doivent se construire et cela prend du temps. Plusieurs semaines dans le meilleur des cas!

On pourrait comparer l’habitude de fumer à l’habitude de crier pour se faire entendre: toutes les deux sont mauvaises pour la santé, mais toutes les deux sont très difficiles à changer. Néanmoins, dans les deux cas, le changement en vaut largement la peine!

Le stress subi par les parents dans la vie quotidienne: un poison pour la relation parent-enfant

La vie d’aujourd’hui comporte beaucoup de sources de stress, pour les enfants mais aussi pour les parents: pression au travail, charges financières, souci de la performance, rythme de vie, inquiétudes quant à l’avenir, etc.. Le stress est une réaction d’adaptation de l’organisme pour survivre et en tant que tel, c’est une chose positive. Mais lorsqu’il est trop fréquent ou continu, il devient chronique et à haute dose, toxique.

Or, un organisme stressé de façon chronique ne peut pas réagir de façon chaleureuse et rassurante. Stressé par sa propre survie (même inconsciemment), un parent inquiet ou surchargé de soucis ne pourra pas facilement se détendre pour répondre aux légitimes besoins de contact et de relations de ses enfants. Il aura d’abord besoin de pouvoir prendre soin de soi, avant de pouvoir prendre soin de ses petits.

La mémoire inconsciente des parents concernant leur propre vécu d’enfant: un piège pour une relation saine avec les enfants

Au cœur de notre cerveau se loge une petite structure appelée l’amygdale, qui détient les clés de notre mémoire inconsciente: comme la boîte noire d’un avion, elle a enregistré tout ce qui nous a fait peur ou mal quand nous étions petits, mais nous ne nous en souvenons pas d’une façon consciente. Le problème, c’est que lorsque nous sommes stressés ou dans une autre situation qui « nous stimule » négativement, nous risquons de réagir en mode « survie » et l’amygdale va diriger nos réactions de façon instinctive et automatique (par exemple en criant ou en levant la main sur nos enfants), sans que nous passions par la case « réflexion »!

Si vous vous demandez dans quelles circonstances cela peut bien se produire, je vous en donne un exemple dans l’article où je relate l’épisode où j’ai mordu mon fils. J’espère sincèrement que cette anecdote, dont je ne suis vraiment pas fière, vous aidera à repérer les mécanismes qui peuvent parfois se mettre en place chez vous pour éviter de laisser l’amygdale prendre les commandes.

« On peut aussi construire quelque chose de beau avec les pierres qui entravent le chemin » (Johann Wolfgang Goethe)

Quels que soient les obstacles qui font partie de votre vie, vous pouvez à tout moment faire vôtre cette jolie citation. Apprendre à réguler vos propres émotions par la méditation, tenir un journal ou choisir d’entreprendre un accompagnement parental sont quelques-unes des démarches que vous pouvez faire pour reprendre les rênes et vivre la vie que vous souhaitez avec vos enfants. Enfin, gardez en tête que ce chemin se construit jour après jour et que rien n’est figé ni définitif: chaque jour nous pouvons évoluer!

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